Dix juin 2015

Vous je sais toujours pas, mais moi, cette histoire de ferme des mille vaches, ça me démonte en dix-sept. Et c'est très douloureux, croyez-moi.

Un aperçu de la salle de traite :

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Sympa.

Je sais, on va dire que je suis un passéiste, un nostalgique de la traite à la main et de la sieste l'après-midi dans la meule de foin; ah! si, de ça je suis nostalgique:  Isabelle... Mais s'annonce le repos de la Saint-Jean...

Sous vos yeux, effarés j'espère, il y a une salle de traite; un manège direz-vous ? DisneyLand pour les vavaches, direz-vous. Que nenni. Ça évoque plutôt " Les temps modernes" mais vu du côté animal.

J'explique car vous êtes tellement glandu(e)s : les vaches, qui ne voient jamais la queue d'un vacher (et du reste, dans ce type d'établissement, les vachers jamais la queue d'une vache; du reste bien peu de vachers ont une queue, car ce sont souvent des vachères) entrent par le milieu en haut dans le carrousel pour y occuper une stalle dès qu'elles ont envie de casser une petite croûte calculée "par ordinateur" . Un ordinateur qui ne sait pas ce qu'est une vache, mais programmé  par un ou plusieurs ingénieurs agronomes, programmmés cf France-Inter ce soir à 17:40.

L'immense majorité des ingénieurs agronomes est constituée de débiles mentaux nuisibles et remontés à  donf' contre les vétos parce qu'ils ont foiré au concours d'admission à Maisons-Alfort. Ce sont, j'ose le dire des cons fachos.

Mais revenons à nos moutons : les vaches, c'est grégaire. Y'a pas que les moutons. C'est même un peu con, genre ingénieur agronome, mais en mieux. Y'en a une qui rentre, les autres suivent : "eh! les filles ! ( Parce qu'en général un troupeau laitier, c'est pas LGBT) c'est l'heure de' la croûte !". Le reste du temps, elles ne sont pas affamées : elles peuvent se restaurer d'ensilage à volonté. De l'herbe, avec au choix, RGI ou RGA (ça dépend de la saison, mais c'est surtout du RGI, j'expliquerai pourquoi plus tard), du maïs OGM, du colza OGM aussi. Y'a du choix. Autant qu'au MacDo : mac, cheese ou big, peut-être OGM eux aussi. "Avec quelle sauce ?".

L'ensilage, faut bien dire, c'est grave dégueu'. C'est même infâme.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ensilage

Jugez-en : on coupe les trucs sus-mentionnés en petits morceaux, on les entasse et on les tasse sous les pneus des tracteurs des fois dans des fosses bétonnées, le plus souvent en tas entre deux couches de plastique lestées de divers trucs pesants, et on laisse ça fermenter. Ce qui revient, à peu de choses près, à brouter de la choucroute crue avec l'espoir de grignoter un peu de haricots avec des betteraves, sauf que c'est tout sec et probablement dégueulasse à ruminer -mais les données scientifiques manquent, me dit-on.

Du reste, s'est-on préoccupé de la gastronomie vachesque ?

Autrefois. On faisait du foin à la belle saison, comme dans le film "Farrebique".

http://fr.wikipedia.org/wiki/Farrebique

Farrebique .

C'était du boulot de "faire les foins", même à la fin des années soixante-dix. Mais les vaches bouffaient mieux. Nous aussi : les jours de fenaison, Tante Suzanne ne lésinait pas sur les tranches de jambon. Quand on finissait la journée à dix heures et demie du soir, on avait besoin de récupérer. Bin ouais, j'ai fait les foins en 1970. Les années d'après aussi.

Donc les vaches font la queue comme nous à Carrefour/Leclerc/Intermarché et dès qu'une stalle libre se présente, elle s'y engouffre, les yeux rivés, la bave aux lèvres, sur la mangeoire, et elles n'ont même pas besoin de sortir leur CB. Elles l'ont depuis toutes-petites à l'oreille.

Zbloup ! Simultanément, un robot vous zglorgue les nibards en vous déversant une ration rachitique calculée informatiquement faut pas déconner : dans un système purement capitaliste, on ne va pas vous accorder quoi que ce soit qui menace tant soit peu la rentabilité ? Si ?

{fin de l'article, la suite ici}